Étymologie et signification du nom muwatta’
Le terme muwatta’ est un mot de forme passive.Celle çi est déterminée par le préfixe mu. La racine de ce mot est constituée des lettres w, t et ’. Le nom muwatta’ dérive du verbe watta’a qui signifie « faciliter», « rendre accessible », « préparer » et « être le premier ». Le nom tawti’a signifie « préface », « introduction », « prologue ».
Certains exégètes et lexicographes disent que muwatta’ dérive du nom d’action muwâta’a qui signifie « l’accord ». Selon cette étymologie il signifie « l’objet d’un accord ».
Allah a dit dans le Coran : ( Certes, l’activité pieuse au coeur de la nuit a plus de wat’ ) (S.73, 6). Les exégètes (Mujâhid et Abû Najîh notamment) soutiennent que le terme wat’ dans ce verset signifie que le coeur et l’ouïe sont en plein accord lors de la récitation du Coran au coeur de la nuit.
Al-muwatta’, premier livre de son genre
Al-muwatta’ est un livre sans précédent quant à sa pertinence qui repose aussi sur une méthodologie (manhaj) claire et bien conçue.
Méthode suivie par Mâlik dans la composition du muwatta’
Parlant de muwatta’, Mâlik a dit : « Il comporte des hadiths de l’Envoyé d’Allah, des paroles des Compagnons et de leurs successeurs ainsi que mes opinions que j’émets sur un effort de réflexion et sur les enseignements des savants de ma Cité (Médine) que j’ai pu rencontrer sans me distinguer d’eux pour chercher ailleurs ».
Muwatta’ est composé de livres (kitâb) (sections subdivisés en chapitres (bâb)dans lesquels sont consignés des hadiths et/ou des paroles des Compagnons et de leurs sucesseurs et ce qu’il en a déduit comme qualifications juridiques relative à la pratique médinoise,au raisonnement analogique (qiyâs), ou à d’autres principes de son école.
Les avis de Mâlik dans le muwatta’
En plus des hadiths et des traditions, Mâlik cite ses déductions.qui reposent sur ses interprétations de versets, de hadiths ou de traditions,sur la pratique médinoise (‘amal ahl al-madîna), le raisonnement analogique (qiyâs), la considération de l’intérêt général (maslaha), le principe de la « fermeture des incidences préjudiciables » (sadd al-dharâ’i‘), les finalités de la religion (maqâsid al-sharî‘a) et bien d’autres principes de son école.
Mâlik et son respect de la diversité
Ibn ‘Abd al-Barr rapporte que Mâlik Ibn Anas a dit : « Quand [le calife] Abû Ja‘far al-Mansûr a fait le pèlerinage, il m’envoya une convocation à laquelle je répondis.Suite à une séance sur les hadiths et après avoir répondu à des questions qu’il me posa, il me dit : “J’ai décidé de donner l’ordre de transcrire les livres que tu as composé — c’est-à-dire al Muwatta’ — et d’envoyer à chacune des métropoles du territoire musulman une copie pour leur imposer d’appliquer les enseignements, sans les dépasser,d’abandonner les autres enseignements tirés de ce qui vient d’être inventé. J’ai en effet constaté que le fondement du savoir réside dans les traditions communiquées par les gens de Médine . Je lui dis : ”Ne le fais pas, Émir des croyants !!! car les gens ont déjà reçu des enseignements des pieux Prédécesseurs et les ont transmis. Chaque peuple a, en effet, donné son assentiment au savoir qu’il a reçu dès le départ et a agi en fonction avec la conviction que cette conformité est la voie de la soumission à la religion d’Allah.Ce savoir comporte des différences puisqu’il existe des divergences d’opinions entre les Compagnons de l’Envoyé d’Allah.Il est donc difficile d’amener ces peuples à renoncer aux idées auxquelles ils croyaient. Laisse les gens suivre la voie qu’ils ont déjà empruntée et respecte le choix de chaque peuple”. Abû Ja‘far dit : “Je jure que si tu m’avais donné ton accord, je l’aurais fait volontiers” ».
Livre de synthèse
Mâlik a procédé de la même manière avec les livres composant son ouvrage qu’il conclu par le « Livre de synthèse » (kitâb al-jâmi‘).
Les versions al Muwatta’ et la version que nous avons choisi de traduire
L’imâm Mâlik a composé son livre durant de nombreuses années — quarante ans selon certaines sources —, puis l’a enseigné le restant de sa vie. Pendant cette période, les gens venaient de partout pour apprendre al Muwatta’ et le transmettre à leurs peuples.Au fur et à mesure qu’il évoluait dans le fiqh et le hadith,alors qu’il enseignait son ouvrage, Mâlik n’a cessé de le réviser, d’y apporter des modifications et de l’amender. C’est ce qui explique d’ailleurs, l’existence des différentes versions rapportées par ses disciples.
Les disciples de Mâlik qui ont reçu al Muwatta’ de sa bouche et l’ont transmis sont très nombreux. Ibn Nâsir al-Dîn (m.840H/1436 apr. J.-C.) en a recensé soixante-dix-neuf.Quant au Dr Ahmad Mustafâ al-A‘zamî il en a recensé cent.
La version de Yahyâ Ibn Yahyâ a suscité un intérêt particulier, de la part des savants de l’Espagne musulmane. D’éminents exégètes se sont fondés sur celle çi pour leur explication d’al Muwatta’, notamment Ibn ‘Abd al-Barr dans ses livres « Alistidhkâr » et « al-Tamhîd », Abû al-Walîd al-Bâjî dans « al-isîfâ’ », « al-muntaqâ » et « al-îmâ’ », Jâlâl al-Dîn al-Suyûtî dans son livre « tanwîr al-hawâlik » et al-Zurqânî dans son livre d’exégèse.Sa version est tellement répandue dans le monde entier, au point que l’on fait automatiquement référence à Yahyâ Ibn Yahyâ al-Laythî.
L’une des raisons de cette notoriété est que ce dernier a longtemps accompagné Mâlik, au point d’être à son chevet lors de sa mort et de ses funérailles,signifiant qu’il a ainsi assisté à l’ultime mise au point de l’ouvrage. Yahyâ Ibn Yahyâ al-Laythî est mort à Cordoue au mois de Rajab (7ème C’est sa version que nous avons décidé de traduire
Nombre de pages : 1000
Modèle – Format : 2 Tomes – 17 x 24 cm – Rigide
Langue : français – arabe
Edition : Al Bayyinah
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