n faisant abstraction des « contenus de foi », il a eu recours à plusieurs disciplines — la phénoménologie, l’histoire comparée des religions, les sciences du langage, la psychologie, voire la psychanalyse — pour réussir une étude de la religion en général, et du Coran en particulier, perçus en tant que « phénomènes ». Il a démontré que non seulement les sciences humaines modernes ne conduisent pas nécessairement à éloigner de la religion, mais qu’elles peuvent fournir une argumentation permettant d’établir l’authenticité de la révélation coranique.
Ses conclusions fournissent au musulman moderne le fondement rationnel de sa foi qu’un modernisme superficiel conduisait souvent à rejeter. Elles actualisent l’abondante littérature médiévale des « Dalaïl Noubouwa » (preuves de la Prophétie) et proposent une sorte de Kalam moderne pouvant dispenser l’Islam francophone de la lecture des volumineux Tafsir classiques.
Cette étude phénoménale du Coran mérite d’être poursuivie à l’intention des lecteurs des traductions du Livre inaugural de l’Islam, qui ne peuvent être subjugués par l’incomparable maîtrise coranique de « l’art du bien-dire », comme l’étaient les Arabes du VII° siècle, qui avaient toujours eu, selon Renan, des « préoccupations de langage ». C’est sur cette sensibilité qu’était fondée la théorie de l’idjaz (insupérabilité) coranique, si bien étudiée par al-Bâqillânî ou al-Jurjânî.
Peu de temps après la première édition du « Phénomène coranique », sa lecture a convaincu de l’authenticité de la Révélation des lecteurs francophones ou français non arabisants qui ne peuvent pas être sensibles à la séduction exercée par le style coranique sur tel expert-ès-langage de La Mecque ou tels autres poètes des Tamim venus à Médine défier le Prophète.
Ce livre, rédigé à Dreux au prix de grosses lectures et après de longues méditations, mérite d’être proposé aux lecteurs francophones, et notamment aux jeunes musulmans de France dont les besoins spirituels et éducatifs laissent totalement indifférentes les bureaucraties « religieuses » mises en place par les « organisateurs » laïques de l’Islam pour « représenter » cette religion.
Nombre de pages : 343
Format : 15 x 21 cm
Edition : Héritage
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.